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Le blog de Anne-Laure L.

Le blog de Anne-Laure L.

Ce blog est un récapitulatif non exhaustif de mes articles en tant que journaliste sur des sujets aussi variés que la musique, la société, l'actu... Bonne lecture!


Auto-publication : l’avenir de l’édition ?

Publié par Anne-Laure L. sur 10 Septembre 2012, 18:32pm

Catégories : #littérature

Face à un monde de l’édition saturé, de plus en plus d’auteurs - en herbe ou confirmés - optent pour l’auto-publication, en papier et/ou numérique. Sans éditeur, ils confrontent directement leurs œuvres au jugement du lecteur. Petite enquête sur un processus innovant, qui connaît déjà de nombreux adeptes…

 

http://goodereaderimages.goodereader.netdna-cdn.com/blog/uploads/images/lulucom_logo1.jpg

Fabrication de stickers, publication en ligne d’extraits pour fidéliser son lectorat… C’est la rentrée, et Alexis Bacci-Leveille, auteur/dessinateur de la BD Bikini Wars, bûche  sur un plan « marketing » pour vendre son ouvrage. En juin dernier, il a auto-publié, grâce à la plateforme canadienne www.lulu.com, cette aventure de 270 p., une vendetta 100% féminine, sexy et pêchue. « Après quatre ans sur ce projet, je suis ravi qu’il existe », s’enthousiasme-t-il, l’œuvre reliée et cartonnée entre les mains. Le principe ? Simple ! L’auteur publie gratuitement son livre sur le site, en fixe le prix, dont il perçoit 60-70% ;  le site l’imprime et l’envoie à la demande... A la charge de l’auteur ? La correction du bouquin, le mise en page, la couverture, la promotion, bref, toutes les missions traditionnellement dévolues aux maisons d’édition… Ce qui ne manque pas de faire rouspéter Alexis sur ses nouveaux attributs de « marchand de tapis » ! Malgré ces contraintes, pourtant, la formule séduit de plus en plus. En témoigne la prolifération des sites d’auto-publication : sur le modèles de Lulu, existent aussi les Français de The Book Edition (www.thebookedition.com) ou les Allemands de Book On Demand (www.bod.fr). Citons encore les plateformes d’auto-édition numérique (formats e-books), d’Amazon Kindle, iTunes ou encore Kobo.

En parallèle, un nombre croissant d’écrivains opte pour cette voie. Une solution par défaut pour sortir d’un marché de l’édition saturé et contourner les refus de manuscrits ? Pas seulement, si l’on en croit Pauline Doudelet, auteur de plusieurs ouvrages auto-édités, principalement en numérique. (Naufrage, Fugues…). Cette écrivaine confirmée, ardente défenseuse de l’auto-publication, y perçoit d’abord l’avantage d’une extrême liberté, hors du diktat des modes, la possibilité de publier à son rythme, le bénéfice de se confronter directement au lecteur, mais aussi l’occasion enrichissante d’appréhender seule tous les rouages de l’édition… Enfin, l’écrivaine brandit l’argument financier : « Est-ce normal que l’auteur, traditionnellement édité, qui fournit la matière première, soit le dernier de la chaîne du livre à être payé, qui plus est avec des restes ? » En auto-publication, les droits d’auteurs sont en effet dix fois plus importants que dans l’édition classique… En revanche, il faut aussi accepter n’avoir quasi aucun contact avec son « éditeur » fantôme.  

A Lille, pourtant, dissimulé sous la société d’impression numérique Reprocolor, nous avons déniché The Book Edition, et son directeur marketing, Guillaume Mercier, qui raconte : « Nous avons créé The Book Edition, en réalisant que J. K. Rowling avait failli ne jamais sortir Harry Potter faute d’éditeurs… Nous voulions donner accès à l’édition de manière simple, peu coûteuse à des auteurs lambda, et qui sait, talentueux… » Cinq ans après la fondation de la structure, Guillaume Mercier se réjouit de bénéfices exponentiels, qui inquiètent le système classique. Des signes encourageants mais relatifs, car ici, en France, l’auto-publication connaît un succès bien moindre qu’aux USA : le modèle souffre encore d’un gros manque de reconnaissance, même si les mentalités évoluent peu à peu, comme en témoignent nos protagonistes. On soufflerait même que les grosses maisons d’édition, telles Gallimard, étudieraient très sérieusement le phénomène. Une petite révolution pour l’édition ?

 

Anne-Laure Lemancel, pour le site Lecteurs.com 

 

Sites internet :

www.alexisbaccileveille.blogspot.fr

www.paumadou.com(Pauline Doudelet)

 

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Auto-publication : la success-story de David Forrest

Dans le civil, il est journaliste spécialisé dans les loisirs numériques. Dans le secret de sa cave, près de Nantes, David Forrest écrit des romans noirs, tels En Série ou Légion De véritables best-sellers qui caracolent en tête des ventes d’e-books, loin devant Amélie Nothomb ou Fred Vargas. Un coup de maître quand l’on sait que David Forrest court-circuite toutes les règles de l’édition classique : sans promo, ni média, ni éditeur, il s’auto-publie et connaît un véritable succès ! Entretien avec un auteur 2.0

Pourquoi avoir fait le choix de l’auto-édition ?/ J’avais, dans mes tiroirs, une multitude de romans ébauchés… Des amis semi-professionnels à qui j’avais soumis mes écrits, m’ont assuré de leur qualité : je me suis lancé ! En bon geek, j’ai opté d’emblée pour l’aventure innovante de l’auto-édition, loin de ce dinosaure qu’est l’édition « classique ». J’ai donc publié en ligne mon premier roman, d’abord sur l’iBookstor d’Apple, puis sur la boutique Kindle d’Amazon, sur Kobo... Je trouvais stimulant de me confronter directement, sans faux-semblant, au lecteur, seul juge, impitoyable, de la viabilité de mes écrits : une épreuve du feu !

Dès la mise en ligne de votre premier roman, le succès a été au rendez-vous… /Oui, à ma grande surprise ! Je l’ai publié en mai 2011, et  deux mois plus tard, il se classait sur Apple parmi les meilleures ventes avec plusieurs centaines d’exemplaires écoulés ! Champagne ! Pourtant, au début, je n’avais pas fait de promotion : je ne voulais pas brouiller les pistes du lecteur. J’exigeais de la sincérité, de l’authenticité. Ensuite, les ventes ont entraîné la médiatisation, et vice versa… Dans une certaines mesures, mes livres sont des « best-sellers » numériques !

L’auteur fait tout lui-même ! N’est-ce pas contraignant ?/ Une fois le livre écrit vient, en effet, tout le travail d’édition et de correction, la fabrication de la couverture… il faut mettre les mains dans le cambouis ! Nous sommes isolés, sans contacts directs avec nos « éditeurs », mais cela fait aussi le sel de l’aventure !

Est-ce une activité rentable ?/ Par rapport à l’édition classique, certainement ! Sur un ouvrage qui coûte 3en numérique, je touche 2(60-70%) : l’équivalent de ce que gagne un auteur qui a bien négocié son contrat « classique » sur un livre à 20€ ! Pour autant, ce n’est pas une activité à temps plein : juste un loisir lucratif !

Vous éditez aussi vos ouvrages sur papier ?/ Oui, sur Amazon. Je vends mes ouvrages à 10€ et touche toujours 2€. Le livre est imprimé quand la personne l’achète : il n’y a pas de stocks, pas de pilon, une qualité exceptionnelle… Que du bénéfice !

Quelles mises en garde donneriez-vous aux écrivains désireux de se lancer dans l’aventure ?/ Il ne faut pas s’attendre à un Eldorado ! Déjà en librairie « physique », il y a énormément de livres, alors qu’il y a une pré-sélection en amont. Donc, en numérique, il faut pouvoir se démarquer parmi une infinité d’ouvrages ! Et puis, en France, le marché de l’auto-publication est loin d’être aussi ouvert, connu et rentable qu’aux USA ! Malgré cela, j’encourage les auteurs à tenter la démarche…

Ce système ne souffre-t-il pas de l’image d’une publication « au rabais » ?/ L’auto-édition a, en effet, longtemps été synonyme d’édition à « compte d’auteurs », c’est à dire par défaut, lorsqu’on a frappé à toutes les portes et qu’il ne reste que cette brèche. L’image, désormais, évolue. L’auto-édition permet une autre approche du lecteur, une proximité avec lui, mais aussi une modification des habitudes de lecture…

 

www.davidforrest.blogspot.fr

 

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